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Le jardin et l'Ermitage

Il existe un jardin sympatique le long de la rue de Bagnolet. Une vieille bâtisse jamais ouverte y surveille l'entrée. Depuis peu, cette bâtisse est ouverte par une association, On sait enfin ce que c'est.

Le jardin Debrousse à l'angle de la rue de Bagnolet et de la rue des Balkans est un de ces petits jardins parisiens suffisamment peu connu pour être agréable. Il fait bon s'y retrouver à prendre le soleil allongé sur l'herbe...

ermitage, façade sur jardin Un pavillon ancien donne sur la rue de Bagnolet, je n'ai jamais réussi à savoir ce que c'était, la seul chose que l'on voyait était que c'était fermé et que ce devait être une dépendance d'un château aujourd'hui disparu. Derrière le parc, un hospice de l'assistance publique comporte quelques bâtiments du même genre ainsi que des constructions plus modernes. On peut se douter que ce pavillon était celui d'un château donc le parc est aujourd'hui le Jardin Debrousse.

Depuis février 2005, ce pavillon est ouvert au public. Une association le fait visiter (entre 2€ et 8€ la visite) et nous pouvons enfin en savoir plus sur cette construction insolite. Il s'agit -selon les présentation de l'association des amis de l'ermitage- de l'unique folie parisienne de type régence. On y apprends que sur ce jardin et à la place de l'hospice actuel, se trouve le domaine de Bagnolet que la duchesse d'Orléans achète le 12 mars 1719. Cette duchesse d'Orléans est la fille de Louis XIV et de Madame de Montespan, épouse du régent Philippe d'Orléans. de 1719 à 1735, elle fait construire trois pavillons d'agréments dont celui de l’ermitage dont une entrée, à l'extrémité du parc fait alors face au village de Charonne.

Le domaine sera ensuite vendu par lots en 1769 et c'est un certain Claude Théodore Merelle de Joigny qui achète le lot comprenant l'Ermitage. il entreprendra des travaux pour transformer ce pavillon en maison d'habitation, en ajoutant mansarde, fenêtres et cheminées. L'ermitage est ensuite racheté par le baron Batz qui est connu pour avoir instigué quelques complots royalistes durant la révolution. Les gardes républicains vont se présenter devant sa maison en 1793 mais il réussira à s'enfuir.

Les propriétaires se succèdent ensuite jusqu'à ce que le domaine soit vendu à l'assistance publique en 1887. L'hospice Alquier-Debrousse, inauguré en 1892 y installe ses bureaux. L'Ermitage est ensuite fermé au moment ou l'hospice se rattache au bureau d'aide sociale de la ville de Paris en 1972. Depuis le bâtiment est resté là l'abandon même si la ville de Paris savait entreprendre les travaux qui s'imposaient pour le maintenir en état.

C'est l'année ou je m'installe dans le quartier que l'Ermitage ouvre à nouveau ses portes au public pour ma plus grande joie et celle des habitants du quartier. L'intérieur est sobre et n'y sont exposés que quelques panneaux retraçant l'histoire du lieu. On peut y admirer les peintures murales du XVIIIe siècle... avant de s'allonger, au soleil, sur l'herbe du jardin.