Suite à un accord entre la France et la Turquie, les universités publiques de Galatasaray et Marmara, ainsi que le lycée de Galatasaray, dispensant leurs cours en langue française, bénéficient de personnels recrutés par la France dans le cadre de la MICEL (mission de coopération éducative et linguistique en Turquie).
En 2009, la MICEL a mis en place une politique de recrutement des enseignants en leur proposant des contrats à durée déterminée renouvelable une seule fois. Il y a actuellement 56 profs concernés et ces derniers ont alerté le public en se mettant en grève le 19 mars dernier.
Le choix de la MICEL de précariser les personnels enseignants est vraisemblablement guidé par une politique d’économies dans un contexte ou les budgets s’amoindrissent. C’est un très mauvais calcul. Ce choix à court terme oblige la mission à lancer des campagnes de recrutement coûteuses pour l’administration et former les nouveaux enseignants aux spécificités des programmes turcs.
De plus, les enseignants, précarisés ne peuvent pas donner toute l’énergie qu’ils pourrait mettre dans un poste pérenne. Enfin, c’est un mauvais signal envoyés aux Turcs qui voient là un partenaire incertain, peu enclin à investir dans l’avenir ; cela les poussera peut-être, comme je l’ai vu ailleurs, à choisir l’anglais comme langue d’enseignement.
Je soutiens, bien évidemment, les enseignants en grêve ainsi que les personnes qui les ont soutenues. Mais je déplore qu’il faille aller jusquà la grêve pour faire connaitre un problème connu depuis des années. C’est en 2009 que M. Jean-Yves Leconte aurait du poser sa question au gouvernement.
L’attitude de la MICEL, n’est hélas pas un choix isolé, l’administration décide parfois d’économies de bouts de chandelles en prenant des décisions lourdes de conséquences qui entrainent parfois des coûts supérieurs aux économies. Je l’ai déjà constaté, ce genre de gâchis avec certains biens immobiliers. Il s’agit ici de personnels, de personnes et c’est encore plus choquant.