Comme promis sur twitter, je vais expliquer ce qu’est cette campagne à zéro euros dont je parle lorsqu’on me propose des aides ou on me demande si je viendrais visiter tel ou tel pays.
Les campagnes électorales sont strictement encadrées parce que dans le passé, elles était le jeu d’achat d’influence de blanchiment d’argent ou autres pratiques peu étiques. Depuis 1988, les campagnes sont plafonnées réglementées et contrôlée par la CNCCFP. C’est contraignant mais sain.
Les difficultés
Les dépenses ne peuvent être effectuées que par un mandataire financier par l’intermédiaire d’un compte spécial ouvert en France. On voit ici une grande difficulté pour les candidats faisant campagne hors de France.
Les dons ne peuvent venir que de partis politiques ou de personnes physiques et sont plafonnés. Les avantages en nature sont comptabilisées comme dons. Par exemple, une association ne peut pas prêter une salle (don d’une personne morale) sauf si cet avantage est offert à tout le monde.
À l’issue de la campagne le compte doit être clôturé et visé par un expert comptable. Ceci entraine un coût supplémentaire qui peut être non négligeable.
Face à toutes ces difficultés et vu les moyens limités du Parti Pirate j’ai décidé de faire une campagne à zéro euro. J’ai désigné un mandataire financier qui a ouvert un compte en banque mais il n’enregistrera aucun mouvement. Je ne peux donc contracter aucune dépense de campagne (voyages, gadgets, imprimerie, location de salle…) D’un autre coté je ne peux recevoir aucun don, ni en numéraire ni en nature. Si quelqu’un veut aider ma campagne, je lui propose d’aider le parti pirate directement.
Une campagne en ligne
Que me reste-t-il pour faire entendre les idées du parti pirate et rencontrer les habitants de la 8ème circonscription ? Les outils en ligne. Ma campagne est exclusivement en ligne. Cela ne pose pas de problème si je n’engage aucune dépense.
L’ensemble des outils que j’utilise (site web, email, newsletter, réseaux sociaux) sont disponibles gratuitement pour tout le monde. Je réalise tout moi même (configuration, design, mise en page) avec l’aide précieuse de quelques militants. Les contacts que j’ai lié sur la circonscription m’aident principalement en m’expliquant comment ils vivent, quels sont leur attentes et leur regard sur la campagne et ce qu’ils pensent des autres candidats.
Je n’ai pas de groupe de soutien mais si des personnes veulent m’aider à Malte, en Italie, Saint-Marin, en Grèce, à Chypre, en Turquie où en Israël, elles ne peuvent pas distribuer de tracts ou coller des affiches. Par contre, elle peuvent relayer mes messages en ligne et autour d’elles. Elles peuvent aussi initier des débats sur les programmes de chaque candidat, c’est une démarche démocratique que j’appelle de mes vœux et que j’espère se prolongera au delà de la campagne.
Ma seule dépense : Les bulletins de vote
L’impression des bulletins, affiches et circulaires, (appelés aussi propagande officielle des candidats) n’entrent pas dans le compte de campagne. Je n’ai pas procédé à l’impression des affiches et circulaires, Les affiches étant cachées dans les bâtiments et les circulaires étant disponibles en ligne, je pense qu’il y a là un énorme gâchis de papier. J’ai déjà expliqué que j’aimerais voir l’administration se charger de l’ensemble de ces envois en le faisant en ligne autant que possible.
En attendant, j’ai décidé de payer l’impression des bulletins pour que mes électeurs qui votent à l’urne ne soient pas en défaut.
En faisant campagne en ligne, j’espère aussi mettre en avant les idées et non le marketing d’un meeting bien organisé ou d’une affiche colorée. Je montre aussi que je vis au 21ème siècle et que les idées du Parti Pirate sont des idées pour aujourd’hui et pour l’avenir.
Enfin, j’éspère aussi montrer aux simples citoyens qu’il y a moyen de remettre la main sur la vie politique. La vie de la cité nous appartient à tous. C’est une chose trop sérieuse pour être laissée aux seuls politiques.